Les données publiées dans le rapport sont les plus complètes publiées à ce jour sur la responsabilité globale des acteurs financiers suisses dans le maintien de la filière énergétique la plus nocive pour le climat.

Association Artisans de la transition: La place financière suisse est l'un des plus grands soutiens de la filière mondiale du charbon

(CP) Fin 2020, 95 acteurs financiers suisses détenaient 20.5 milliards de dollars d’actions et d’obligations d’entreprises actives dans la filière du charbon, le combustible fossile le plus nuisible au climat. Ce chiffre classe la place financière suisse au sixième rang au monde par le montant de ses investissements dans cette filière. Entre octobre 2018 et octobre 2020, cinq institutions financières suisses ont en outre accordé pour 5.9 milliards de dollars de prêts à des entreprises actives de la filière du charbon. Ce qui, en termes de prêts, hisse la place financière suisse au douzième rang mondial.


Ces données sont les plus complètes publiées à ce jour sur la responsabilité globale des acteurs financiers suisses dans le maintien de la filière énergétique la plus nocive pour le climat. Elles proviennent du travail d’Urgewald, Reclaim Finance, Rainforest Action Network, 350.org Japan et 25 autres ONG partenaires pour établir la liste The Financiers and Investors Behind the Global Coal Industry  . Dans une note intitulée Pour le pire ou pour le meilleur, l'association Artisans de la transition analyse les données concernant la Suisse que ces organisations ont pu collecter.

« C’est la première fois qu’on tente de chiffrer l’exposition des banques commerciales et des investisseurs institutionnels à l’ensemble de l’industrie du charbon. Cette recherche considère les flux financiers dirigés vers les 934 entreprises de la Global Coal Exit List (GCEL) », déclare Katrin Ganswindt, responsable de la recherche financière chez Urgewald, basé à Berlin, et principale auteure du rapport.

Des acteurs passés jusqu’ici inaperçus
Outre les acteurs financiers suisses régulièrement épinglés – Credit Suisse, qui détient les plus grosses créances envers les sociétés de la GCEL, UBS, principal investisseur suisse dans la filière des entreprises actives dans du charbon, et la Banque nationale suisse (BNS) –, l’enquête d’Urgewald permet d’identifier des acteurs passés jusqu’ici inaperçus, en particulier le Groupe genevois Pictet (qui détient deux fois plus d’actifs d’entreprises impliquéesdans le secteur du charbon que la BNS ou que le Credit Suisse), la Banque cantonale de Zurich et Vontobel.

Pour une action concertée rapide !
De plus en plus sur la sellette, les plus grands acteurs financiers helvétiques déclarent vouloir « sortir du charbon ». Cette note des Artisans de la transition fondée sur le travail d’Urgewald révèle au contraire la faiblesse des politiques que ces acteurs mettent en place et qu’ils n’appliquent souvent même pas, menant ce faisant la population suisse et ses élus en bateau sur le chapitre décisif du climat.

La marge d’amélioration des politiques de sortie du charbon des acteurs financiers suisses est énorme. Les institutions financières devraient immédiatement :

  • définir des seuils d’exclusion véritablement ambitieux et en termes absolus de production totale de charbon ou de puissance totale installée fonctionnant au charbon
  • agir sur l’ensemble de la filière du charbon
  • utiliser des bases de données complètes, par exemple la GCEL.

L’association Artisans de la transition demande aux financeurs helvétiques de se concerter afin de pouvoir peser de tout leur poids pour convaincre les entreprises de la GCEL d’adopter un plan de fermeture de leurs actifs charbonniers d’ici le 1er janvier 2022, permettant une sortie d’ici 2030 ou 2040, selon la zone géographique, conformément aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).

Le Conseil fédéral mène actuellement une consultation sur le besoin de transparence et de transposition en Suisse de la régulation de l’Union européenne sur la taxonomie verte. La contribution de la place financière à la filière du charbon montre qu’il est urgent d’obliger les acteurs financiers à publier de manière transparente leur impact climatique et d’interdire au plus vite la pratique désastreuse du greenwashing.

Rapport "Pour le pire et pour le meilleur - Sixième investisseur mondial de la filière du charbon, la place financière suisse peut atténuer ou aggraver la destruction du climat" >>

Texte: Association Artisans de la transition

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